VOILE

Ce qui arrive avec un moteur...J'ai repris la voile en 2003 : vous trouverez des photos de mes WE sur quelques pages, et la liste des affaires que je prends à la mer sur une page spécifique.

Introduction

Mes premières heures de voile furent sur le lac de Serre-Ponçon : j'étais avec mes parents, et j'y ai appris à naviguer, en commençant avec un optimiste, puis un 420, puis un 470... et aussi un laser, une caravelle... un 420 au Salon Nautique 2002Il y a sur le lac une configuration particulière, avec des vents tournants de tous côtés. On y apprend bien à voir les risées. Beaucoup de clubs de voile y ont élu domicile. J'en ai fait plusieurs années de suite, pendant tout un mois à chaque fois, quelle que soit la hauteur de l'eau dans le lac (variable selon la quantité d'eau utilisée pour produire l'électricité, et selon la quantité d'eau tombée sur le bassin).

A part quelques heures en face de La Rochelle, où j'ai pratiqué le Hobie Cat entre le port des Minimes et l'île d'Oléron, j'ai surtout fait de la voile à Brest, sur des Classes Surprise. C'est avec ce bateau que j'ai navigué en rade de Brest, et à l'extérieur, jusqu'à l'île d'Ouessant, pendant mon service militaire, une fois la journée à bord de mon chasseur de mines finie.

La voile est est sport fort sympathique qui procure des sensations intéressantes de vitesse, de glisse et de puissance, demandant un peu de technique pour atteindre les limites. J'ai aussi pratiqué la planche à voile, sans arriver à y prendre le même plaisir. Depuis que je suis devenu capable d'être barreur, j'ai souvent accompagné des débutants qui n'y connaissaient rien, mais qui, rapidement, ont pu apprécié de bonnes sensations, en tant qu'équipier, au trapèze quand c'était nécessaire, ce qui est toujours plaisant. Accompagner des gens qui n'y connaissent rien, et les voir s'amuser fait aussi partie du plaisir de pratiquer la voile.

Méthode

Le principe est très simple pour avancer : la force du vent va pousser le bateau en appuyant dessus. A la base, le vent pousse les choses dans sa direction, comme de la poussière... Ainsi, les premiers bateaux (des radeaux à fond plat de rondins par exemple) avançaient avec le vent dans leur arrière, une grande voile carrée tendue sur la largeur du bateau. Le problème est que pour revenir dans la direction opposée, il fallait attendre que le vent tourne, ou que le courant pousse, ou encore ramer ! plutôt fatiguant. Si le vent arrive de travers au bateau, alors il glissait sur l'eau dans la direction du vent. Quand le vent souffle de l'arrière (180°), on dit que le bateau est "en vent arrière". Sa vitesse limite maximum est alors celle du vent, obtenue avec une suffisamment grande voile, et un bateau avec suffisamment peu de frottements sur l'eau et une forme assez aérodynamique.

Un second principe a alors servi pour aller vers d'autres directions que celle du vent. Si vous prenez un petit train pour enfant sur des rails, et que vous lui poussez dessus par le travers, alors il se retourne... si vous lui poussez dessus pas totalement par le travers, et doucement, alors le petit train avance. Il se soulève même un peu du côté où vous poussez, mais ne tombe pas si vous contrôlez votre force. Bien sûr, si vous poussez totalement par l'arrière, vous pouvez pousser aussi fort que vous voulez, le train avancera sans se retourner. Le second principe est que si quelque chose empêche le bateau de glisser sur l'eau quand le vent lui souffle légèrement de travers par l'arrière, alors il peut avancer aussi dans le sens choisi. Pour faire appui sur l'eau, comme les roues d'un train sur des rails, on met une dérive, un grand bout de bois fin vers l'avant pour ne pas empêcher l'avancement du bateau, mais large dans la longueur du bateau pour pouvoir s'appuyer de travers sur l'eau. Avec une dérive, jusqu'à un vent quasi de travers, le bateau avance, dans une direction différente de celle du vent, de 180 à 91° par rapport à l'axe du vent.

Un troisième principe vient de "l'effet de portance". Là on rentre dans un peu plus "physique". Je m'explique. Si la forme de la voile est bombée vers l'avant, le chemin parcouru par un vent venant de l'avant est plus long sur l'extérieur de la voile que sur l'intérieur de la voile. Cette différence provoque un effet dit "de portance" (le même que sur les ailes d'avion, et qui fait voler l'avion) qui a tendance à tirer la voile vers le côté où le vent a le plus de chemin à parcourir, i.e. vers l'avant et du coup, si la voile est fixée sur un mat ou un étai, cela tire le bateau vers l'avant (et accessoirement accentue l'effet bombé de la voile). Pour cela, il faut que la voile ait une bonne forme bien sûr. Si le vent vient trop de devant, la voile s'applatit, la forme disparaît, et il n'y a plus de force. En pratique, cet effet de portance "marche" de 90 à 45° par rapport à l'axe du vent.

Ainsi le bateau peut avancer dans une direction allant jusqu'à 45° par rapport à la direction du vent dans la pratique (parfois même un peu plus près). A 45° par rapport à l'axe du vent, on dit qu'il est "au près" (au plus près du vent en fait). A 90°, on dit qu'il est "par vent de travers". A 45° de plus (135°), on est "au grand largue". La vitesse du bateau est le résultat d'un calcul liant les forces de frottement du bateau sur l'eau, la force du vent sur ce qui dépasse du bateau, et la force transmise par la mer à la dérive au bateau pour le faire avancer, et de la force de portance...

Un quatrième principe apparaît avec la vitesse du bateau pour bien évaluer le vent. Quand vous allez avec votre voiture dans une direction avec une certaine vitesse, alors qu'il n'y a pas de vent "naturel" dehors, si vous sortez votre main par la fenêtre, votre main subit un vent relatif d'une vitesse égale à celle de votre voiture, mais en sens inverse. Le quatrième principe est qu'il faut tenir compte du vent apparent à une vitesse donnée, composante du vent réel et de celui engendré par votre vitesse, pour savoir le vent qui souffle apparemment sur votre bateau. C'est de la géométrie vectorielle. En gros, plus on va vite par vent de travers, plus le vent apparent remonte vers l'avant du bateau. Par vent arrière, si on atteint la vitesse du vent, on ne sent plus du tout le vent, car le vent apparent est égal au vent réel... c'est calme !

Une fois qu'on a compris les quatre principes, dans leur ensemble, il faut oublier un peu la géométrie vectorielle, et pratiquer. Il est aussi de bon ton d'utiliser le vocabulaire marin adéquat, pour comprendre les explications... et notamment les miennes, au sein de ce document. La pratique est alors simple : on monte dans le bateau, on écoute ceux qui savent (les prof)... on borde les voiles, on dirige le bateau avec le safran, et on s'amuse ! un Laser au Salon Nautique 2002Les virements de bord, face au vent, ou dos au vent (empannage) sont des manoeuvres délicates, et il est possible que vous renversiez le bateau, on appelle cela "dessaler". Mais vous tomberez dans l'eau, alors pas de problème ! Il s'agira alors de relever le bateau.

Vous pouvez aller sur le site de la Fédération Française de Voile pour plus de détails.

Astuces et pratique

Il y a deux rôles principaux sur un petit dériveur : barreur et équipier. Les astuces sont différentes suivant votre rôle.

Pour un équipier, il faut être équipé d'un harnais. C'est essentiel pour aller "au rappel", et le rappel est nécessaire dès qu'il y a du vent, i.e. dès que c'est intéressant d'aller faire de la voile ! Même un débutant doit l'avoir. Ensuite, il faut avoir en tête que le rôle de l'équipier est d'équilibrer le bateau à chaque instant. Il doit aussi régler le foc, la petite voile à l'avant du mat (quand il y en a un). Pour quelqu'un qui débute, il lui suffit d'écouter le barreur, et il n'aura pas à lancer le spinnaker (car il faut être expérimenté pour le faire). Et il apprendra. Cependant il faut être attentif et apprendre vite... si l'équipier est juste un légume passif, alors le bateau ne pourra pas aller vite - la barreur devra limiter la vitesse. De plus, le bateau a des chances de dessaler aussi - le barreur, malgré tout, fera une erreur... L'astuce est de bien s'imaginer comme un poids à bien placer : à l'intérieur ou à l'extérieur du bateau, à l'avant ou à l'arrière. L'objectif est que le bateau doit être le plus rapide possible, ce qui correspond à une position donnée de la coque : on doit éviter que le train ne se renverse.

Pour un barreur, le sang froid est essentiel. A la base, le safran sert à diriger le bateau, et la voile à le faire avancer, donc à accélérer ou ralentir suivant le réglage (on choque la voile pour ralentir, i.e. on laisse du mou sur le bout)... Inversez l'état d'esprit pour être astucieux. Si vous remontez vers le vent sans changer de réglage de voile, vous ralentissez, alors que si vous descendez dans le vent, vous accélérez. De même, si vous choquez la voile, sans toucher au safran, le bateau aura tendance à descendre dans le vent, alors que si vous la bordez, il aura tendance à remonter au vent. Ces sensations sont à tester avec soin, pour voir... et devenir un bon barreur qui sait composer avec les deux effets de chaque action. Il y a d'autres astuces pour un barreur... concernant simplement la façon de tenir le bout de grand voile, ou plus généralement pour la navigation en régate... mais pratiquez déjà et vous les découvrirez par vous même.

L'équipement pour la voile dépend des conditions climatiques. Il faut savoir à la base qu'on sera mouillé. Ceci pris en compte, rien n'est vraiment indispensable : quand il fait chaud, en plein soleil, un petit tee-shirt (contre les coups de soleil) et un short font l'affaire, avec une paire de tennis (ne craignant pas l'eau de mer, i.e. usées) (pour éviter de se blesser les pieds) et une paire de lunettes de soleil (contre la réverbération). Quand il fait plus froid, ou que l'eau est froide, une combinaison, genre "shorty", est bienvenue pour le catamaran. Pour le temps pluvieux, l'eau très froide, et en monocoque, pour une sortie plus longue, une tenue plus complète est souhaitable : ciré, salopette, laine polaire, chaussettes épaisses, bottes, bonnet, écharpe, gants... au choix ! ou la totale. La paire de gants devient indispensable quand vous en faites plusieurs jours de suite.

Erreurs à ne pas faire :


Plan des taches sur un 31.7 quand on navigue à 7

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