Le judo est le premier sport que j'ai pratiqué, dès le CE2. Mon professeur s'appelait Rolando. Il m'a beaucoup appris, et j'ai pratiqué 3 ans, faisant déjà un peu de compétition. J'ai arrêté de la sixièmes à la fin de la prépa. Et j'ai repris sérieusement à Centrale. Là, j'ai à nouveau pratiqué pendant 3 ans. J'ai alors arrêté pendant mon service militaire, et j'ai repris à Bry sur Marne (94) pendant 2 ans... C'est un sport individuel très physique, nécessitant une attention (tournée vers son adversaire) maximum et une grande technique bien maîtrisée par un entraînement assidu.
On est habillé en kimono, un habit de forte toile très résistant, avec des renforts aux points clefs. On est pieds nus dans un "dojo" dont le sol est couvert de "tatamis", tapis japonais de toile bourrés de paille. On respecte la tradition orientale dans tous les combats, les ordres d'engagement étant donnés en japonais : "hadjime" pour marquer le début de l'attaque, "matte" pour l'arrêt de l'engagement, "sonomama" pour geler la position et "ippon" pour marquer la victoire... ou la défaite. De même, les prises ont des noms japonais, de même que les enchaînements traditionnels, les "kata". On porte une ceinture qui donne son grade en fonction de son niveau d'apprentissage, blanche d'abord, puis jaune, orange, verte, bleue, marron et enfin noire. Au niveau de la ceinture noire, on gagne des "dan", qui sont des grades donnés en fonction de ses connaissances, et de ses victoires en compétition.
Chaque combat demande un engagement physique complet de 5 minutes réelles (on décompte les arrêts - c'est comme un sprint de 5 minutes) et, si l'on veut gagner, il faut être très attentif au "kake" de son adversaire, i.e. le démarrage de ses attaques, ce qui permet de les contrer efficacement. On apprend beaucoup à faire du judo : maîtrise de soi et décision, observation de l'autre et respect, équilibre, force et vivacité. C'est un sport très complémentaire au rugby : j'étais heureux de pratiquer les deux à Centrale.
Les règles du judo sont assez simples, avec des subtilités. De façon pratique, on attrape son adversaire au revers de son kimono, et l'objectif est d'abord de lui passer une prise qui le fasse tomber de la plus belle façon qui soit : dans ce cas on gagne par ippon. Si on tombe au sol à deux et qu'il n'y a pas de point marqué, alors on enchaîne en combat au sol, et la victoire est alors obtenue par immobilisation (pendant une trentaine de secondes). Enfin, une autre façon de gagner est par abandon de l'adversaire, qui est souvent obtenu en lui faisant très mal grâce à une clef. Ce style de victoire est souvent obtenue au sol, quoique possible debout. En compétition, la victoire peut aussi être obtenue aux points, à la fin du temps réglementaire de combat : on marque des points quand la chutte de l'adversaire n'est pas assez nette pour obtenir un ippon, mais suffisamment jolie pour être notée : "koka", "yuko" "waza-ari".
Vous pouvez aller sur le site de la Fédération Française de Judo pour plus de détails.
Toute la technique réside sur la vitesse et l'anticipation. L'entraînement est fondamental pour que l'exécution des prises devienne parfaite et rapide, du niveau des gestes acquis dont la réalisation ne demande pas de réflexion (comme la marche à pieds, où on ne pense pas au geste quand on l'exécute). Chaque combattant a ainsi un "spécial", qui est la prise qu'il préfère, et pratique avec succès. J'avais le mien, un mouvement basique et efficace qui m'a donné beaucoup de ippons en combat.
L'astuce de base est la combinaison de deux prises... comme aux échecs, voir un coup plus loin que son adversaire est gage de succès. Ainsi, il est bon de pratiquer des entraînements techniques où l'on enchaîne deux prises, la première pouvant être une feinte ou une prise victorieuse... A chacun de trouver ses enchaînements ! Dans le même sens, il est bon de pratiquer l'enchaînement debout-sol, car cela arrive souvent, et il est clef, pour bien dominer un combat au sol, d'y arriver en bonne position.
Le judo est le sport souple par excellence : il faut donc l'être ! On donne très peu de coups, tout est "posé" sur l'adversaire. L'entraînement physique doit donc viser deux choses : force, notamment au niveau des bras (avants bras, biceps et trapèzes), et souplesse, notamment au niveau du torse et des jambes (chevilles). Il est bon d'être très précis dans ses mouvements (pour bien contrôler l'adversaire), et cela aussi s'éduque.
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