TANZANIE en Mars 1997 : Corsair

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Cela se passe comme cela sur Corsair...

En ce qui concerne Corsair, j'ai eu un problème au retour, en plusieurs temps, qui me fait dire que je volerai jamais plus avec eux. J'essaye d'être le plus fidèle possible à la réalité dans ce qui suit, même si parfois leurs réactions peuvent surprendre.

Tout d'abord, plaçons les choses dans leur contexte : il y avait un avion qui fait régulièrement chez eux Paris-KIA-La Réunion puis retour sur la même route le lendemain. C'est cet avion, sur le chemin aller que j'ai pris, et le même que je devais prendre sur le chemin retour. Mais...

La veille de mon départ, j'ai appris que l'avion, sur le trajet KIA-La Réunion, avait pris deux marabouts (des oiseaux africains de 6 à 8 kg chacun) dans un réacteur au décollage. Du coup, le pilote a arrêté son élan et s'est reposé sur la piste, heureusement longue de 6 km. En se posant, il a du tout de même freiné fort pour éviter d'aller mettre l'avion dans le sable, et a explosé quelques pneus... jusque là rien que du "normal" ! Les problèmes, cela arrive à tous, surtout sur une piste où seule une personne est chargée, avec un fusil non chargé, d'effrayer les animaux. C'est la façon de traiter les problèmes qui peut varier.

A partir de là, les passagers de l'avion ont été mis à l'hôtel. Et Corsair a commandé des pièces de rechange pour l'avion (pour le réacteur, et aussi des pneus). C'est une première décision. Une autre, qui aurait réglé les choses 7 heures plus tard (le temps d'aller de Paris au KIA), aurait été d'amener un avion "neuf" et de reprendre les passagers le soir même, ou le lendemain matin à la rigueur. Mais ce n'est pas cette solution qui a été choisie, bien qu'il y ait, à ce qu'il paraît, un avion disponible. Toujours à ce qu'il paraît, la politique de la maison est de réparer.

Bon, me voila donc, le lendemain, à l'entrée de l'hôtel où ils ont mis les passagers (un hôtel bien), sans mes bagages, pour avoir des informations. On me confirme alors que mon avion est bien le même et que, bien sûr, comme il n'est pas parti à La Réunion, il n'en est pas revenu ! (bien sûr). Donc maintenant, mon retour est retardé aussi. Et les pièces arriveront plus tard... ils me proposent de venir à l'hôtel en question, ou de rester dans le mien (plus petit, mais plus calme) et, de toutes façons, de payer ma nuit. Ils me disent que les pièces vont bientôt arriver (et qu'elles ont été dures à trouver), et que l'avion sera réparé demain. On me demande de venir pour 11h00 du mat. Bien ! Je retourne à mon hôtel pour une nuit de plus, qu'ils me payeront d'ailleurs. Jusque là, la première décision (ne pas faire venir un avion de rechange) me fait perdre un jour, mais bon, le pays est sympa.

Le lendemain, je viens avec mes bagages. Vers 15h00, sans avoir donné de repas, ils "affrètent" tous les bus locaux possibles, et emmènent les 300 et quelques passagers (l'avion vers la réunion était plein) à l'aéroport, moi y compris. On explique à ceux qui devaient aller sur Paris que l'avion ne se reposerait pas sur le KIA, et qu'il faut donc monter dans l'avion avec tout le monde !!! Me voilà bien, ainsi qu'une vingtaine d'autres personnes. Nous venons de gagner un voyage à La Réunion gratos, mais pas de possibilité de s'y arrêter, juste du vol...

Après le trajet en bus, on arrive à l'aéroport. Il est bien sûr très loin de tout. Il est petit, et il n'y a pas beaucoup d'autres avions que le notre. Il y a une buvette, mais pas de restaurant. J'ai des sandwichs... Et on attend. L'avion, en fait, est loin d'être prêt ! Certains vont le voir par les grillages et reviennent avec la bonne nouvelle. Les pneus neufs ne sont pas encore montés, et il y a des pièces du moteur partout... Le départ n'est pas pour bientôt. Il n'y a pas non plus de sièges, mais les gens s'installent. Au bout d'une heure, la buvette est en rupture de stock. Une excitation monte. Les gens de Corsair ont disparu... Rien ne se passe, à part les enfants qui commencent à vraiment être agités, et à avoir faim, comme tout le monde, mais surtout à le dire. Des gens commencent à dire que tout cela leur fait perdre des jours de travail, que ce n'est pas justifié. C'était aussi mon cas, mais je suis resté zen.

Et on a attendu ainsi jusqu'à 1 heure du matin, heure à laquelle ils ont pu faire des essais moteur dans un bruit assourdissant, devant l'ensemble des gens amassés sur les bords de la piste, certains jouant à se lancer une balle de rugby. La fin des réparations avait été faite à la lumière des phares de deux jeeps... le moins que l'on puisse dire est que le KIA n'est pas adapté pour les réparations. On est monté dans l'avion, car on nous a fait embarquer, pour entendre qu'une pompe venait d'être cassée pendant les essais (pourquoi nous ont-ils fait embarquer ?) et qu'il fallait une heure de plus pour la changer. On a eu droit enfin, à un verre.

Puis je suis allé à La Réunion. De là, j'ai changé d'avion, pour en prendre un qui s'est posé directement à Lyon, puis Paris... ENFIN !!! Ce voyage de 7 heures a duré plus de 24 heures (entre le décollage du KIA et l'atterrissage à Paris)... sans compter le temps d'attente dans l'aéroport à ne rien faire. Cela m'a coûté deux jours de plus de congés.

Après les faits, mes sentiments.
Corsair, i.e. Nouvelles Frontière, ne voulait pas payer une nuit de plus à l'ensemble de ses passagers, et c'est pour cela qu'on nous a emmené à l'aéroport dans la journée, même sachant que l'avion ne serait pas réparé avant la nuit. C'est inacceptable. Ils ont privilégié, à toutes les étapes du processus leur coût par rapport au confort des usagers. Ils ont menti ainsi plusieurs fois, pour faire bouger le groupe. En conclusion, le niveau de service a été, sur le coup, ridicule. Cela doit être ça, la "politique" de la compagnie.

Le billet sur Corsair était bien sûr un des moins cher que j'ai trouvé. Est-ce pour cela que je dois me taire ? Non. Est-ce pour cela que je dois éviter de me plaindre ? Peut-être. Mais en tous cas, j'ai envie de dire les faits. Il faut que vous sachiez que, sur ce genre de compagnie, le client n'est pas roi du tout. On l'achemine en fonction des règlements (j'imagine) et pas plus. Vous savez à quoi vous attendre maintenant ! Et j'espère que vous avez ri un peu de la façon dont se sont passées les choses (je ne voulais pas faire un truc "prise de tête"). Je dois dire ceppendant que ce genre d'événement brise tout le zen, tout le capital détente que vous avez acquis pendant vos vacances. Dans l'avion, j'ai vu deux femmes faire des crises de nerf aussi. C'est impressionnant : cris, pleurs, mouvements incontrôlés... dans ces conditions, je dois dire que les hôtesses et stewards faisaient leur possible. Mais c'était très loin d'être suffisant. Ne parlons pas de remboursement du billet.. un doux rêve. Une fois encore, je ne donnerai plus jamais un rond à Corsair pour un billet d'avion.

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Voyages et Environnement, le site de Philippe OssetCompteur

Le chasseur à la poursuite de l'éléphant ne s'arrête pas pour lancer des pierres aux oiseaux.

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