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J'avais repéré sur le Lonely Planet une montagne à 6542m en Bolivie, le Nevado Sájama, qui semblait pouvoir être montée sans trop de difficultés techniques, et, comme l'altitude moyenne à laquelle j'allais être pendant mon voyage était de 3800m, je pensais qu'il serait possible de faire les 2700 m restant en quelques jours, sur la fin du voyage. Cependant, en voyant à Paris, deux jours avant mon départ, les photos qu'une amie, Catherine, avait faite des lacs salés (les "salars"), et plus spécifiquement des sources chaudes à la frontière chilienne, j'ai décidé d'y aller plutôt que de tenter l'ascension. J'ai eu raison !
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J'ai réservé le tour à partir de Potosi. Il est bien mieux de le faire d'Uyuni, mais cela demande un peu plus de temps, ce dont je manquais. Je suis donc parti un soir de Potosi en gros bus jusqu'à Uyuni et j'ai dormi un soir à Uyuni. Le lendemain matin, après un petit déjeuner rapide dans un restaurant désert, j'ai rejoint le bureau de l'agence, et l'on m'a mis dans un 4x4 Toyota avec un chauffeur très sympathique, ainsi que 5 autres touristes partant faire le même tour que moi. C'était confortable, mais sans plus, et les bagages étaient sur le toit.
On est parti une heure plus tard vers le salar d'Uyuni, un grand lac couvert d'une épaisse croûte de sel sur laquelle peuvent rouler les véhicules (mais il y a bien de l'eau en dessous). Le sel est blanchâtre, et l'on peut prendre le chemin que l'on veut. On s'arrête d'abord dans une maison faite de blocs de sel, une boutique pour touristes, mais intéressante tout de même, car très originale. Le chauffeur nous a montré par la même occasion comment les couches de sel se créaient et comment elles étaient faites. Mais on n'avait encore rien vu. Plus loin, pour la pause repas, on s'est arrêté sur une île au milieu du lac de sel, avec des cactus poilus, et quelques animaux sauvages. On a alors eu droit à un pique nique frugal, avec à peine assez pour chacun. Mais bon, c'était bon pour la ligne, et la vue de haut était superbe !
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A partir de là, on est reparti vers le sud. Pendant les jours qui suivirent, on a pas mal roulé, sur la terre essentiellement, traversant des cours d'eau, à une altitude oscillant entre 3800 m et 4200 m. Les paysages étaient très colorés, avec des rouges, des jaunes et des verts. C'était dû à la couleur donnée par les oxydes métalliques. Les lacs au bord desquels on est passé étaient eux aussi de couleur différentes. On dormait dans des dortoirs peu confortables, dans nos sacs de couchage, avec des couvertures sentant la sueur. Les repas sont restés frugaux, mais ils étaient chauds le soir, ce qui permettait d'affronter le froid. Je me souviens de l'atmosphère étrange dans un petit village où toutes les maisons se ressemblaient et où il était quasi impossible de se repérer, les habitants du coin ne sortant pas de la soirée. Je me souviens aussi du camp militaire au bord de la Laguna Colorada, rose avec des traces blanches sur le pourtour, et de la ballade à pieds que j'ai pu faire en plein vent, au soleil, au milieu de nulle part, et du froid qu'il a fait dès que le soleil s'est couché. Je me souviens enfin des sources chaudes, des geysers et de la terre qui bouillait, juste à la frontière chilienne, comme dans un chaudron magique.
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Ce voyage sur "une autre planète" s'est bien passé. Pour le chemin du retour, le chauffeur devait rouler beaucoup, car le trajet était long, et l'on voulait être le soir à Uyuni vers 19h00 pour revenir ensuite sur La Paz de nuit, en partant de la Laguna Verde le matin 10h00. On s'est peu arrêté, mangeant sur le pouce, faisant demi-tour dans une côte parce que le 4x4 ne voulait pas monter... et doublant les convois de voiture neuves venant du Chili. C'est un voyage que je recommande à ceux qui ont envie de rêver un peu, de voir des paysages extraordinaires, tout en mettant en garde certains : ne cherchez pas le confort pendant ces quelques jours !
[Ayant fait moi aussi le voyage en Bolivie je suis un peu déçue par la description que tu fais du tour du Salar d Uyuni. Avec ses 12 000 km² il en impose quand même !!! Autre précision de taille: on ne prend pas au hasard lorsque l'on roule sur le Salar : les trous d'eaux sont fréquents de même que les sables mouvants et les mirages; d'où l'utilité d'avoir un guide. Quant à l'île avec ses cactus poilus elle se dénomme "Incahuasi, la isla del pescado" parce que de loin elle ressemble à une baleine couchée sur le flanc, les "lapins bizarres" que l'on y trouve sont des "viscachas" proche parents du chinchilla. Enfin le "rocher en suspension" est plus connu sous le nom d'"arbol de piedra"...]
Ma réponse : Je suis d'accord avec tout !!! Merci des commentaires ! J'ai notamment revu depuis les "viscachas" au Chili (parc Lauca), et j'ai donc appris leur nom. Même si cela ne le laisse pas paraître, mon expérience dans les salars est un de mes meilleurs souvenirs de ce séjour là en Bolivie !
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