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) Pour arriver à cette ville au centre de la Bolivie, on peut dire que je n'ai pas traîné. En effet...Je suis parti en fait des bords du lac Titicaca, de Puno, côté péruvien, un matin de bonne heure. La veille au soir, je n'avais pas mangé, car j'étais trop fatigué par ma visite, ni le matin en question. Le bus est parti vers la Bolivie sur une petite route... nous avons traversé le lac sur une barge, puis nous sommes arrivés à la frontière. Là, pas de problème, et on s'est retrouvé en Bolivie en un clin d'oeil, à table pour le repas de midi. Ensuite, direction La Paz, où je suis arrivé vers 17h00. Là, je me suis dit que je n'allais pas passer ma nuit sur place (j'ai visité la ville plus tard, juste avant de revenir en France), et je me suis dirigé en Taxi vers le terminal de départ des bus pour le sud. J'ai pris, quelques minutes plus tard, un bus couchette confortable pour Potosi. Et me revoilà reparti sur les routes. Sans repas. Je suis arrivé vers 04h00 du matin à Potosi... Total : pas loin de 24 heures de bus, avec bien sûr quelques arrêts en pleine brousse de temps à autres pour grignoter et se détendre un peu. Total aussi : une grosse fatigue en arrivant. |
J'avais très faim, et je n'ai pas réalisé tout de suite que le changement d'altitude (3820 m à Puno et 4090 m à Potosi), couplé à la faim et à la fatigue du voyage, allait me rendre très faible. J'étais donc dans cet état, dans le gaz, et, ce que je ne savais pas, c'était le lendemain de la fête de Potosi. Tous les hôtels étaient pleins !!! Les rares qui m'ouvraient à cette heure matinale me regardaient d'un air désolé (à peine) en me disant d'aller voir ailleurs. Je me suis fait une sâle blessure à la main en tombant lourdement sur une pierre de la chaussée, suite à un déséquilibre (je n'avais pas relacé convenablement mes chaussures de marche en descendant du bus)... et personne ne voulait même me laisser aller me laver la main ensuite ! J'avais bon moral, mais je commençais à criser un peu de voir "tout" se dresser contre moi. En fin de compte, je suis allé dans l'hôtel le plus cher de la ville, très bien situé dans le centre, où il restait une petite chambre à un prix prohibitif... mais j'étais content, je pouvais me désinfecter la main ! puis j'ai dormi un peu.
Au réveil, j'avais vraiment faim. Je n'ai toujours pas réalisé que l'altitude était si haute, et, à la recherche d'un restaurant ouvert, vers 11h00, je me trouvais vraiment très faible en marchant dans les rues en pente de la ville !!! Et encore, toujours à cause de la fête de la veille, tout était fermé !!! Les montées, à pieds, se firent dures. Tout d'un coup, j'ai trouvé une petite gargote ouverte, ne servant que des beignets de légume, rien d'autre. J'en ai pris une portion, soient deux beignets. C'était chaud, bourratif, et j'avais tout d'abord du mal à en avaler. Il était plus de midi. Après quelques minutes, la pause (j'étais assis) aidant, et les calories passant dans mon corps, je me suis senti mieux (beaucoup) et, alors qu'au début je regardais le second beignet en me disant que cela ferait trop, je l'ai dévoré. L'appétit était revenu (comme dit le proverbe, "en mangeant") ! Il n'y avait plus de beignets. Je suis ressorti tout content d'aller mieux, et j'ai trouvé une seconde gargote vendant quelques gâteaux, et du Coca-Cola !!! Tout allait bien, et le reste du séjour dans la ville fut normal à partir de là. Mais quelle expérience ! Je connaissais les effets de l'altitude - toutes proportions gardées - de la faim - même remarque - et de la fatigue - re-même remarque - mais je ne connaissais pas encore l'effet des trois ensemble...
La ville de Potosi est très calme. J'ai pu visiter un musée il me semble, quelques églises, et faire du shopping. La visite la plus intéressante est sans doute celle des mines... mais il faut être plutôt maigre pour la faire, et bien équipé (i.e. avoir un pantalon que l'on accepte de détruire), car on se traîne par terre dans les couloirs des mineurs, pas très hauts, poussiéreux et peu éclairés. Je n'ai pas fait cette visite. J'ai préféré flâner dans la ville, dormir une seconde nuit avant de partir en bus vers Uyuni, ayant réservé l'expédition sur les Salars. J'ai pu avoir une discussion intéressante avec un couple du coin qui m'ont parlé de leur passé de mineur, assis ensemble sur un banc pendant plus d'une demi-heure. J'ai trouvé aussi un accès Internet dans une petite boutique du centre. J'ai fait beaucoup de photos. Et je me suis reposé dans mon hôtel, me retapant. Potosi est finalement agréable et jolie avec ses bâtiments d'un autre âge... dans la mesure où on n'arrive pas trop fatigué !
Le trajet de bus jusqu'à Uyuni fut moyennement long (8 heures) et sympathique. On passe dans un désert que quelques cours d'eau coupent, avec très peu de verdure. J'étais assis à côté d'un homme qui chiquait des quantités incroyables de coca, puisées dans un sac assez gros. Son corps entier avait une odeur de coca, il transpirait la coca. C'était impressionnant. Le retour d'Uyuni fut aussi intéressant. Après avoir pris un bus tard le soir, vers 19h00 à Uyuni, je ne suis pas repassé par Potosi, mais je suis allé directement à Oruro, terminus du bus. On est arrivé vers 03h00 du matin. Vers 04h00, il y avait un bus qui partait, à l'ouverture du terminal, vers La Paz. Je l'ai pris, et je suis arrivé assez tôt dans la capitale, prêt à passer ma dernière journée sur place.
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